Europe : Les négociations avec Ankara vont reprendre

Publié le par Famagouste

Les 25 ont décidé mercredi 26 avril 2006 de mettre temporairement une sourdine à leurs divergences sur la façon de mener les négociations d’adhésion avec la Turquie, en relançant le processus de négociations, au point mort depuis la mi-mars.

"Les Etats-membres sont tombés d’accord mercredi pour débloquer le processus de négociations", lors d’une réunion des ambassadeurs des 25 à Bruxelles, a indiqué un porte-parole de la présidence autrichienne.

Cet accord "ouvre la voie pour la prochaine étape" du processus de négociations, a-t-il expliqué.

Ce processus implique des échanges de lettres et documents entre les Etats membres, la Turquie et la Commission. Il faudra donc encore "au moins plusieurs semaines" avant que l’Union européenne ouvre un nouveau chapitre de négociations avec la Turquie, a ajouté le porte-parole.

Les négociations d’adhésion sont divisées en 35 chapitres thématiques.

Après l’ouverture formelle des négociations avec la Turquie en octobre dernier, les 25 avaient ouvert sans difficulté un premier chapitre sur la science et la recherche.

Mais l’ouverture du deuxième chapitre sur l’éducation et la culture était bloquée depuis la mi-mars.

Plusieurs pays, la France et la Grèce en tête, demandaient que l’examen de ce chapitre implique notamment une amélioration des droits des minorités dans ce pays, ce qui pourrait retarder considérablement les discussions.

Des pays plus favorables à l’adhésion turque, comme le Royaume-Uni ou la Finlande, estiment au contraire que les discussions sur les droits de l’Homme et les minorités sont réservées à l’ouverture d’un autre chapitre sur les droits fondamentaux.

Les ambassadeurs des 25 n’ont pas résolu ces divergences mercredi. Les Britanniques en particulier réclament une discussion "de principe" sur la façon dont doivent être conduites les négociations.

Les ambassadeurs ont simplement décidé, à la demande de la présidence autrichienne, que cela n’empêcherait pas l’ouverture du deuxième chapitre, ni des suivants.

Cela n’exclut pas qu’une fois ouvert le chapitre éducation, par exemple, les Français demandent à lier l’avancée des discussions à des progrès en matière de scolarisation des filles et de droits de la minorité kurde.

La présidence autrichienne, qui avait failli mettre son veto à l’ouverture des négociations avec la Turquie en octobre, a rappelé mercredi que cette position était tout à fait légale au regard des critères dits de Copenhague.

L’UE a fixé en 1993 à Copenhague les critères à remplir pour la rejoindre : critères politiques (démocratie, état de droit, droits de l’Homme, respect des minorités), économiques (économie de marché fonctionnelle) et adoption de l’ensemble des règles européennes.

La Turquie, par la voix de son ministre de l’Economie Ali Babacan, négociateur en chef dans les discussions avec l’UE, avait protesté fin mars contre l’introduction d’"éléments politiques" dans les négociations.

La semaine dernière, un haut diplomate turc a également condamné les pays membres qui chercheraient à "changer les règles du jeu".

"On ne change pas les règles du jeu une fois que la partie a commencé", a déclaré Oyup Demiralp, chef du Secrétariat général pour l’UE, un organe chargé de coordonner les mesures prises dans le cadre de la candidature turque.

"Changer les règles du jeu en fonction de la direction du vent dans les pays membres est inacceptable et aura un impact négatif sur l’ensemble du processus", a-t-il ajouté.

Publié dans avant.garde

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