Les pays d’Europe du sud-est martèlent leur objectif : l’UE

Publié le par Famagouste

Confrontés dans certains pays de l’Union européenne à une hostilité croissante vis-à-vis du principe d’élargissement, les pays de l’Europe du sud-est ont rappelé jeudi à Salonique que leur adhésion à l’UE demeurait pour eux un objectif incontournable.

Rassemblés au sein du Processus de coopération en Europe du sud-est (SEECP) - comptant dix pays dont un seul, la Grèce, est membre de l’UE - les chefs de gouvernements ont répété qu’il n’existait "pas d’autre alternative que (leur) intégration à l’UE", selon le Premier ministre croate Ivo Sanader.

Les participants au sommet ont même fait mine de ne pas avoir été affectés par l’annonce, la veille, de la suspension par l’Union européenne de ses négociations de rapprochement avec la Serbie-Monténégro, membre du SEECP, en raison des défaillances de Belgrade dans la traque de Rakto Mladic.

"Tous les pays doivent se conformer aux exigences de l’UE mais la perspective européenne doit demeurer vivante pour tous", a affirmé le Premier ministre grec Costas Caramanlis, interrogé sur le sujet. La veille sa ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis était allé plus loin, affirmant que la Serbie gardait "une place significative dans l’Europe de demain".

Au cour d’une conférence de presse venant clore une année de présidence du SEECP assurée par la Grèce - qui passe le relais à la Croatie - le chef du gouvernement grec a souligné "l’excellent niveau de coopération" entre les pays membres, évitant toutefois soigneusement les sujets qui fâchent.

"L’époque est désormais révolue où nos rencontres étaient historiques. Nous avons aujourd’hui des contacts réguliers, productifs", a lancé M. Caramanlis, évoquant les nombreux "chantiers" mis en oeuvre en matière de transports, d’énergie, de commerce.

"Nous voulons moderniser nos liaisons ferroviaires, promouvoir le commerce entre nous, faire face ensemble à la lutte contre le crime organisé", a détaillé M. Caramanlis.

Pour rendre le SEECP plus visible et plus efficace, il a aussi appelé à la création d’un "officier de liaison" chargé de discuter avec l’UE au nom des dix membres, ainsi que la création d’un secrétariat général.

Interrogé sur les négociations en cour concernant le statut final du Kosovo - qui oppose deux membres du SEECP, l’Albanie et la Serbie-Monténégro - Costas Caramanlis a usé du langage le plus diplomatiquement neutre pour dire qu’il souhaitait "une solution acceptée par tous", excluant "la violence" et apportant "la stabilité dans la région".

Questionné sur un entretien bilatéral avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan dans un contexte de net refroidissement des relations gréco-turques, il a dit qu’il avait été surtout été question d’échanges économiques entre les deux pays. "Dans une telle rencontre on ne peut pas forcément obtenir des choses très concrètes", a-t-il souligné.

Intervenant après lui, le Premier ministre roumain Calin Taricenau, dont le pays devrait entrer dans l’Union en janvier 2007, comme la Bulgarie, a souligné que la coopération entre les pays de la région était "une condition nécessaire mais pas suffisante pour rapprocher les pays des Balkans de l’UE. "L’Union européenne doit également renforcer son travail dans l’autre sens", a-t-il dit.

Enfin son homologue croate a rappelé qu’outre l’UE, le SEECP aspirait aussi à une ouverture "atlantiste", certains de ses pays ayant "manifesté leur désir de rejoindre l’Otan". "Nous avons besoin du partenaire américain, les Etats-Unis ont besoin des partenaires européens", a-t-il conclu.

Publié dans Dans la presse

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