Le Génocide Arménien : Intervention de Nicolas Sarkozy sur France Inter

Publié le par Famagouste

lundi 9 octobre 2006

Le Génocide Arménien - Intervention de Nicolas Sarkozy sur France Inter dans l’émission « Inter’activ - le sept-neuf trente »

par Nicolas Demorand

Mr Nicolas Sarkozy Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire
Président de l’UMP et Président du Conseil général des Hauts-de-Seine

Nicolas Demorand : Le 1er Ministre turc a demandé à la France de faire bien attention avant d’adopter le texte qui va être en débat à l’Assemblée sur le Génocide arménien, et la tension monte d’un point de vue diplomatique entre les deux pays. Quelle est votre analyse sur ce sujet ?

Mr Nicolas Sarkozy : J’ai eu deux fois Mr Erdogan au téléphone sur cette question-là, et je suis très heureux d’ailleurs de voir l’évolution des positions. J’ai toujours été de ceux qui pensaient qu’il y a eu un Génocide en Arménie et je n’ai pas compris pourquoi on ne le reconnaissait pas. Je l’ai toujours pensé et je l’ai toujours dit.

Bernard Guetta : Il est reconnu maintenant Mr le Ministre !

Mr Nicolas Sarkozy : Il est reconnu Mr Guetta, mais pour moi ce n’est pas une condition préalable pour rentrer en Europe. Parce que pour rentrer en Europe, le fait qu’un pays fasse son devoir de mémoire comme l’Allemagne l’a fait, c’est le minimum. Mais ce n’est parce qu’on fait son devoir de mémoire qu’on a le droit de rentrer en Europe.

J’ajoute qu’il est très étonnant qu’un pays comme la Turquie qui veut rentrer en Europe commence par expliquer, alors même qu’elle n’est pas membre de l’Union, que l’Europe c’est 24 pays pas 25, puisque la Chypre ne lui plait pas.

Nicolas Demorand : Et sur la loi donc, il faut éviter de voter ce genre de loi d’après vous ?

Mr Nicolas Sarkozy :Je pense qu’on pourrait éviter de voter cette loi qu’à trois conditions me semble-t-il. La première c’est qu’il y ait une commission bilatérale et paritaire entre l’Arménie et la Turquie pour que ces deux pays fassent ce travail l’un vers l’autre. La seconde condition, c’est que la Turquie rouvre ses frontières avec l’Arménie, car Mr Guetta le confirmerait mieux que moi, elles sont aujourd’hui fermées. Et la troisième condition c’est que la Turquie renonce à la législation pénale qui fait interdiction en Turquie de parler du Génocide. Si ces conditions étaient réunies, alors je pense qu’on pourrait s’abstenir de voter.

Bernard Guetta : C’est ce que vous avez dit à Mr Erdogan au téléphone ?

Mr Nicolas Sarkozy : C’est ce que j’ai dit à Mr Erdogan. Mais sans être certain Mr Guetta, de le convaincre.

Bernard Guetta : Mais comment a-t-il réagi ?

Mr Nicolas Sarkozy : Il a pris bonne note.

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