L’acquittement d’Elif Safak, militaires turcs, collusion israelo-kurde en Irak, titres de propriété, en Bref

Publié le par Famagouste

L’acquittement d’Elif Safak.
Vingt minutes ! C’est le temps record qu’il a fallu au tribunal pour rendre son verdict : la romancière Elif Safak, traduite en justice sur la base de l’article 301, a été blanchie des charges retenues contre elle.
Rappelons qu’à l’origine de ce procès, il y a le roman d’Elif Safak, “Le Bâtard d’Istanbul”, qui décrit les relations entre plusieurs générations de familles turques et arméniennes après le génocide. La romancière, qui venait de donner naissance, dans un hôpital d’Istanbul, à une petite fille prénommée Shéhérazade, n’a pu comparaître à son procès, qui était suivi de très près aussi bien en Turquie que par les observateurs internationaux.
Ces derniers ont salué le verdict, non sans omettre de réclamer l’abrogation de l’article 301 du Code pénal, qui punit le délit d’insulte à l’identité turque. Joost Lagendijk, le coprésident de la Commission interparlementaire Turquie-UE, a averti que la législation devait être modifiée pour garantir la poursuite des négociations euro-turques.
Pour Krisztina Nagy, la porte-parole de la Commission européenne, même si c’est « évidemment une bonne nouvelle », il n’en demeure pas moins que l’existence de l’article 301 « continue de constituer une menace significative pour la liberté d’expression en Turquie ».
Enfin, Hans-Jörg Kretschmer, le chef de la Délégation de la Commission européenne en Turquie, tout en soulignant sa satisfaction quant à l’issue du procès, n’a pas manqué de s’interroger sur le devenir de l’article 301. « Pour moi, a-t-il dit selon le Turkish Daily News, on ne sait pas encore clairement si l’article 301 va être modifié ou non, car on a entendu des voix discordantes sur la question au sein même du gouvernement. »
Et M. Kretschmer ne croit pas si bien dire. Quelques jours seulement après que Cemil Çiçek, le ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement, ait catégoriquement rejeté toute possibilité d’abrogation de cet article 301 si controversé, Recep Tayyip Erdogan’ a laissé entendre que son gouvernement pourrait néanmoins le modifier, tout en insistant sur le fait, selon l’agence Anatolie, que les libertés « ne peuvent être illimitées ». « Le parti au pouvoir et l’opposition peuvent s’asseoir à nouveau autour d’une table pour discuter de cette question, car les lois ne sont pas éternelles », a ajouté M. Erdogan.
Un Premier ministre qui a accueilli « avec plaisir », selon l’agence Anatolie, l’acquittement de la romancière, ajoutant que son gouvernement était ouvert aux propositions de réformes en vue d’encourager la liberté d’expression.
Quant à la principale intéressée, Elif Safak, elle s’est déclarée « très heureuse du jugement » au micro de la chaîne de télévision turque NTV ; ce qui ne l’a pas empêché, malgré tout, d’exprimer son inquiétude à propos d’une « culture du lynchage » qui se développe en Turquie.
Et ce n’est pas l’attitude adoptée par les groupuscules nationalistes à son égard qui pourrait lui donner tort. Kemal Kerinçsiz, le désormais tristement célèbre avocat à l’origine en Turquie de tous les procès anti-arméniens ou plus généralement ceux intentés sur la base de l’article 301, a mobilisé ses sbires, une fois de plus, dans ce procès dont il restera l’initiateur. Le Turkish Daily News souligne que les partisans de Kerinçsiz, regroupés à l’extérieur du tribunal, « portaient des drapeaux turcs et déployaient également des banderoles portant l’inscription “Union européenne fasciste”, avec une croix gammée entourée d’un cercle d’étoiles, à l’image du drapeau de l’Union européenne ».
Dans la rubrique “Opinions” du Turkish Daily News, Mehmet Ali Birand a estimé que Kerinçsiz était « le meilleur artiste de propagande que ce pays ait jamais produit ». « Lui et quelques-uns de ses amis ont réussi là où tous les partis avaient échoué. Il est parvenu à mobiliser les groupes qui sont opposés à l’adhésion de la Turquie à l’UE. Je ne partage pas ses opinions, mais vous devez lui donner crédit pour ce qu’il a accompli, concède Birand avec une pointe d’humour. C’est un one-man show. »
Et il enchaîne, toujours dans la même tonalité : « Il sait quels dossiers suivre et quelles informations rechercher. Il sait comment organiser son équipe. Il sait quoi dire pour galvaniser les foules. Il sait comment se comporter devant les caméras. Du coup, il fait toujours les titres des journaux. »
Des médias qui sont toutefois épinglés par Birand, qui leur reproche d’avoir bâti de toutes pièces la célébrité de Kerinçsiz, en lui offrant une énorme caisse de résonance. « Si nous avions ignoré ses singeries, personne n’aurait même entendu son nom », écrit le journaliste. Et pourtant, note Birand, Kerinçsiz et ses acolytes n’ont réussi « qu’à attirer l’attention des médias locaux et internationaux ». « Ils ont échoué sur la conférence arménienne, ainsi que sur les affaires Orhan Pamuk et Elif Safak. En dépit de tous leurs efforts, leurs pauvres résultats parlent pour eux. »
L’article 301 et Kemal Kerinçsiz, ou deux éléments indissociables dans l’esprit des journalistes turcs. Pour Mehmet Ocaktan, du quotidien Yeni Safak, cet article 301, à la formulation plutôt vague, « est exploité par les ultranationalistes’ pour porter une accusation contre ceux qui critiquent la politique officielle ». Et ce sont ces ultranationalistes qui font « principalement obstruction à la démocratisation de la Turquie », écrit le journaliste de Yeni Safak. « Le problème, ce n’est pas l’article, mais plutôt Kemal Kerinçsiz et ses partisans », conclut-il.
Cet article 301 est véritablement la cible des tirs nourris des chroniqueurs. Hassan Cemal, dans Milliyet, confie son « soulagement » et sa « joie » après l’acquittement d’Elif Safak. « Mais cela ne change rien, ajoute-t-il, au fait que ce 301 est un article honteux. »
Même tonalité, en gros, dans Birgün, qui note pour sa part que « plus de 80 procès » intentés sur la base de l’article 301 doivent se tenir d’ici à la fin de l’année.
Globalement, autant l’ensemble de la presse est soulagé par l’acquittement d’Elif Safak, autant se dégage l’impression que le malaise persiste. Dans son éditorial du Turkish Daily News écrit au lendemain du verdict, Yusuf Kanli se demande s’il doit « jubiler à l’idée qu’une de [ses] amies ait été lavée des accusations portées à son encontre sur la base de l’article 301, ou se lamenter qu’une nouvelle personnalité ait échappé à la condamnation, dans un pays où aujourd’hui encore, au nom d’une certaine mentalité, on soutient que la liberté d’expression doit être limitée ».
« Je peux adhérer ou pas à ce qu’Elif Safak a écrit dans son ouvrage, ou à ce qu’Orhan Pamuk ou quelqu’un d’autre a dit sur tel ou tel sujet (…), relève Yusuf Kanli. Mais si nous croyons – indépendamment de la manière dont progresse la candidature turque à l’UE – que notre objectif est d’atteindre ce qu’on appelle “les valeurs de la civilisation contemporaine”, comment pouvons-nous accepter la mentalité primaire que véhicule le litigieux article 301 de notre Code pénal ? Oui, Elif Safak a bien été acquittée hier, souligne l’éditorialiste, mais la menace de poursuites demeure un outil de dissuasion à l’encontre des personnes qui expriment librement leurs opinions.

La passe d’armes entre M. Kretschmer et les militaires turcs.
Hans-Jörg Kretschmer, le chef de la Délégation de la Commission européenne en Turquie, a une nouvelle fois critiqué l’armée turque pour son omnipotence dans la vie publique. Lors d’une conférence organisée vendredi 22 septembre par la Fondation turque pour les études économiques et sociales (le TESEV, une boîte à idées basée à Istanbul), M. Kretschmer a reproché à l’armée turque, selon le Turkish Daily News, de « [jouer] son propre jeu en dehors du contrôle des autorités civiles, sans respecter l’ordre juridique et institutionnel ». Or, souligne-t-il, « les critères politiques de Copenhague exigent la démocratie, l’état de droit, le respect des droits de l’homme, la défense des minorités, mais aussi des institutions stables qui en sont la garantie ».
Pour le chef de la Délégation de la Commission européenne en Turquie, « les militaires se considèrent comme les gardiens de la République et expriment leurs vues sur presque tous les aspects de la vie publique, qu’ils appréhendent à l’aune du très large concept de sécurité nationale. L’éducation, l’instruction religieuse, les droits culturels, les problèmes des universités, voici quelques exemples : tout cela pour dire que leur point de vue a bien entendu plus de poids que l’expression légitime par les citoyens de leur opinion ».
Exemple tiré de l’actualité politique en Turquie : le débat qui a cours depuis plusieurs mois autour du bien-fondé aux yeux de l’establishment laïc de la candidature du Premier ministre islamiste Recep Tayyip Erdogan à la présidence de la République. « Le débat à propos des élections anticipées et toutes ces discussions autour des modalités de l’élection du prochain président de la République reflètent, à mon sens, un manque de respect à l’égard de l’Assemblée nationale et du gouvernement », a estimé M. Krestchmer. « Dans une démocratie, a-t-il poursuivi, la décision finale incombe au peuple. C’est à lui de décider quel type d’Etat il veut avoir, quel rôle l’Etat doit jouer et combien il est prêt à payer pour garantir sa sécurité. En d’autres termes, l’Etat est au service du peuple. Il n’est pas une fin en soi. »
Hans-Jörg Kretschmer, dont la mission s’achève à la fin de ce mois, souligne que le contrôle des forces armées par les autorités civiles est un problème-clé aussi bien pour l’avenir de la Turquie que pour celui des relations euro-turques. « C’est un élément important dans la section des critères politiques liés au processus d’adhésion de la Turquie », a confié le responsable européen. M. Kretschmer a ajouté que les réformes exigées par l’Union européenne n’étaient « qu’un début », et il a demandé au gouvernement turc de « faire preuve de courage », en exerçant « son autorité légitime » sur les forces armées « sans crainte d’être muselé ».
Il fallait s’y attendre : l’armée ne pouvait pas rester silencieuse face aux propos de Hans-Jörg Kretschmer. Le général Ilker Basbugh, commandant en chef des forces terrestres et numéro deux dans la hiérarchie militaire, lui a répondu lundi 25 septembre à l’occasion de la rentrée à l’Académie militaire d’Ankara. Il a insisté sur la menace que constitue à ses yeux le fondamentalisme religieux en Turquie, lequel a atteint selon lui « un niveau préoccupant, quand bien même certains milieux ne voudraient pas l’admettre ».
Selon la chaîne de télévision turque NTV, Ilker Basbugh, dans une allusion évidente à l’AKP islamiste de M. Erdogan, a déclaré ne pas comprendre pourquoi on s’obstinait en Turquie à ouvrir un débat sur la laïcité. Il a déploré selon le Turkish Daily News l’influence grandissante, en raison de certains effets de la mondialisation, des communautés religieuses dans le pays. « Ces communautés tentent de diriger l’économie, de façonner la vie socio-politique et de manifester leur identité sociale en prônant un mode de vie basé sur les principes religieux, a déclaré le numéro deux de l’armée. Ces communautés, interdites par la loi, sont en train de devenir le cœur du mouvement contre la révolution turque. »
« L’armée ne peut ignorer les attaques lancées contre le caractère unitaire et laïc de l’Etat », a souligné le général Ilker Basbugh, en réplique aux propos de Hans-Jörg Kretschmer. « La défense des principes fondamentaux de la République ne relève pas de la politique intérieure, mais est un devoir inscrit dans la loi. Les soldats n’ont pas le choix ou le luxe de se demander s’ils doivent ou non remplir leurs obligations que leur confère la loi. »

Collusion israélo-kurde en Irak du Nord.
Les relations israélo-kurdes en Irak du Nord sont de nouveau sur la sellette : selon la BBC, qui a recueilli le témoignage d’un ancien soldat israélien chargé d’actions de formation, des soldats des forces spéciales israéliennes sont bien entrés en Irak via le territoire turc, en 2004, pour entraîner secrètement deux unités de soldats kurdes en Irak du Nord.
Selon l’ancien soldat israélien, dont l’identité n’a pas été dévoilée par la BBC, les militaires israéliens ont formé les Kurdes d’Irak du Nord sur deux fronts : la protection du nouvel aéroport international d’Arbil et la conduite des opérations antiterroristes, pour laquelle ont été mobilisés plus de 100 peshmergas (le nom donné aux combattants kurdes), qui ont appris notamment à utiliser des carabines et à tirer sur des militants dans une foule. Selon l’ancien soldat israélien, les responsables kurdes irakiens savaient que les formateurs étaient israéliens, alors que les soldats, eux, l’ignoraient.
Autre information livrée par la BBC et relayée par le Turkish Daily News : Interop, une société israélienne spécialisée dans la sécurité et deux filiales basées en Suisse, Kudo et Colosium, étaient les principaux entrepreneurs à l’aéroport d’Arbil, fournissant des barrières de sécurité et des équipements de communication.
Comme le souligne le quotidien turc, ces confidences de l’ancien soldat israélien viennent confirmer les révélations faites en juin 2004 par le célèbre journaliste américain du New Yorker Magazine, Seymour Hersh. A l’époque, ce dernier avait écrit que les services de renseignements et les militaires israéliens « travaillent en secret au Kurdistan, formant les unités de commandos kurdes et, encore plus important du point de vue d’Israël, menant des opérations secrètes à l’intérieur des régions kurdes d’Iran et de Syrie ». Dans son papier, Seymour Hersh avait ajouté que « certains membres du Mossad (les services de renseignements israéliens) opèrent sur place en qualité d’hommes d’affaires et, dans certains cas, sans détenir de passeport israélien ». Des révélations qui n’avaient d’ailleurs pas été démenties, à Ankara, par le ministère des Affaires étrangères.
Cette fois-ci, souligne le Turkish Daily News, aucun officiel du même ministère n’était disponible pour commenter le reportage de la BBC. Néanmoins, un diplomate de haut rang en poste en 2004 a simplement indiqué aux médias que la Turquie est informée depuis très longtemps des faits rapportés par le journaliste américain Seymour Hersh.
Chez les Kurdes d’Irak, on note un seul point commun avec la position turque : l’antériorité des allégations sur une coopération israélo-kurde. En revanche, on dément les informations fournies par l’ancien soldat israélien à la BBC. Quand bien même les journaux irakiens ont rapporté que les soldats israéliens ont formé des troupes kurdes irakiennes, les autorités kurdes d’Irak du Nord ont nié avoir permis l’entrée d’Israéliens en territoire irakien. Pour Fouad Hassan, le secrétaire personnel de Massoud Barzani, président de la région kurde autonome d’Irak du Nord, ces informations sont « sans fondement ». « Si les peshmergas ont besoin d’une formation militaire, ils peuvent la recevoir au grand jour par les militaires américains ; ils n’ont pas besoin de le faire en secret », a déclaré Fouad Hassan lors d’une conférence de presse donnée à Arbil.
Khaled Salih, un porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan d’Irak du Nord, a déclaré pour sa part que « ces allégations ne sont pas nouvelles : dans les années 60 et 70, nous étions baptisés “le deuxième Israël” dans la région ; à l’époque, nous étions censés être éliminés par les nationalistes islamistes, et maintenant par les islamistes ».
Les Israéliens, eux aussi, rejettent tout en bloc. Mark Regev, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a affirmé qu’Israël n’avait autorisé aucune société à œuvrer dans le secteur de la Défense en Irak. Les compagnies contrevenantes pouvaient faire l’objet de poursuites judiciaires, a-t-il ajouté, si la police prouvait qu’elles étaient en infraction à la législation sur les exportations.
Selon le quotidien turc Cumhuriyet, le coût global des actions de formation menées par les Israéliens en direction des Kurdes d’Irak a été évalué à près de 120 millions d’euros.

Les titres de propriété des Arméniens sous l’Empire ottoman : une bombe à retardement.
Selon Hürriyet, le Conseil national de sécurité de Turquie (le MGK) s’est opposé au passage des documents du cadastre ottoman dans la sphère publique, en l’occurrence le transfert vers les Archives d’Etat des rapports du cadastre, situés à la Direction turque du Bureau du Cadastre, ainsi que leur traduction en turc moderne et leur publication sur Internet.
Dans sa lettre confidentielle envoyée à la Direction du Bureau du cadastre, le MGK a motivé son refus en expliquant que ces nouveaux éléments « pourraient être exploités à des fins ethniques et politiques, comme par exemple les revendications sur un soi-disant génocide arménien ». Le MGK a ainsi vivement recommandé à la Direction du Bureau du Cadastre de « maintenir un accès limité au cadastre ottoman ».
Les documents du Bureau du Cadastre ottoman visés par ce projet de traduction, numérisation et publication sur Internet concernent notamment les villages et hauts plateaux, les titres de propriété des pâturages ou les biens du cadastre des provinces. Autant dire des documents dont l’importance ne pouvait pas échapper au Conseil national de sécurité, soucieux par-dessus tout d’éviter d’ouvrir la moindre brèche dans la politique négationniste d’Ankara.
Mais cette instruction du MGK a été à l’origine d’une polémique au sein même du Bureau du Cadastre. Selon Hürriyet, la lettre du MGK répondait à une sollicitation du numéro deux du Bureau du Cadastre, Nihat Sahin, qui a demandé son avis au Conseil national de Sécurité sans en référer au préalable à son directeur Zeki Adli. Furieux de n’avoir pris connaissance de l’initiative de son adjoint qu’à la réception du courrier du MGK, le directeur du Bureau du Cadastre a réagi sèchement, soulignant que le travail de traduction des archives ottomanes en turc moderne et de numérisation de ces documents se poursuivrait malgré tout.
Affaire à suivre…

EN BREF…

- Après deux rejets successifs, le Parlement du Kosovo a approuvé jeudi 21 septembre, selon l’agence turque Doghan, une proposition de loi faisant du turc l’une des langues officielles de la province. Deux jours auparavant, soit cinq jours après le second vote négatif du 14 septembre, le ministère turc des Affaires étrangères avait exprimé sa tristesse quant au résultat du vote, et demandé au Parlement kosovar de remettre à son ordre du jour cette question importante pour la Turquie. Les Turcs du Kosovo, au nombre de 15 000 environ, voulaient que le turc fût utilisé dans les documents officiels, au même titre que l’albanais ou le serbo-croate, comme le prévoyait la Constitution yougoslave de 1974.
- La Fédération Internationale de Sport Automobile a infligé une amende de 4 millions d’euros aux organisateurs du Grand Prix de Formule 1 de Turquie, pour avoir laissé le 27 août dernier le leader chypriote turc Mehmet Ali Talat remettre le trophée au vainqueur, en présentant M. Talat comme le président de l’Etat chypriote turc. Mais la Turquie a néanmoins échappé à une autre sanction, plus grave celle-là : l’interdiction d’organiser l’année prochaine un Grand Prix de Formule 1 sur son territoire. Un jugement bien accueilli par Rifat Hisarciklioglu, le président de la Chambre turque d’Import-Export : « Ce qui importe, a-t-il estimé selon Bugün, c’est que la course de Formule 1 continue à se dérouler en Turquie. » Un optimisme pas tout à fait partagé par le principal intéressé, Mehmet Ali Talat, pour qui ce jugement ne contribuera qu’à renforcer l’isolement des Chypriotes Turcs sur la scène internationale.

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