Union douanière: Ankara risque un arrêt des négociations d'adhésion à l'UE (eurodéputés)

Publié le par Famagouste

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE pourraient s'"arrêter" si Ankara n'applique pas son union douanière avec l'UE à Chypre, a prévenu mercredi le Parlement européen.

 

Par 429 voix pour, 71 contre et 125 abstentions, les eurodéputés, qui n'ont qu'un avis consultatif en la matière, ont estimé dans une résolution qu'un "manque de progrès" concernant l'application par Ankara de son union douanière avec tous les Etats membres de l'UE, Chypre compris, aurait "des implications sérieuses en ce qui concerne le processus de négociation et pourrait même l'arrêter".

La Turquie a signé en juillet 2005 le protocole dit d'Ankara qui étend son union douanière avec l'UE aux dix Etats membres entrés dans l'UE en 2004, dont la partie grecque de l'île divisée de Chypre.

Mais Ankara refuse d'appliquer cet accord à la partie chypriote grecque, qu'elle ne reconnaît pas, et ne laisse pas entrer les navires et avions chypriotes dans ses ports et aéroports.

De nombreux responsables européens ont déjà prévenu que cette question, qui sera abordé dans le prochain rapport d'évaluation de la Commission européenne le 8 novembre, pourrait provoquer une crise dans les relations UE-Turquie d'ici la fin de l'année.

Les députés ont également rappelé que "la reconnaissance de tous les Etats membres, y compris Chypre, est une composante nécessaire du processus d'adhésion".

Les députés européens ont cependant adouci leur déclaration en repoussant un paragraphe qui exigeait de la Turquie une reconnaissance du génocide arménien comme préalable à l'adhésion.

Ils ont ainsi reconnu que cette reconnaissance "ne constitue pas formellement un des critères" nécessaires à l'adhésion mais ont toutefois souligné qu'il était "indispensable qu'un pays sur le chemin de l'adhésion aborde et reconnaisse son passé".

Les Arméniens estiment que jusqu'à 1,5 million des leurs ont péri dans un génocide orchestré par l'Empire ottoman entre 1915 et 1917. Ankara affirme que des massacres ont été commis de part et d'autre et récuse les accusations de génocide.

Les députés ont d'autre part "déploré le ralentissement du processus de réforme au cours de l'année passée" en Turquie et "demandé instamment à la Turquie de relancer" ce processus.

Leur résolution met particulièrement l'accent sur les progrès à faire en matière de liberté d'expression, de liberté religieuse et de droit des minorités.

AFP - 27 Septembre 2006

Publié dans Dans la presse

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