Un prêtre franciscain menacé de mort en Turquie

Publié le par Famagouste

ROME, Dimanche  - Un religieux slovène, Martin Kmetec, ofm Conv, menacé de mort par des nationalistes turcs jeudi dernier, avoue qu’il reste serein malgré son agression, même s’il a encore « un peu peur ».

« Grâce à Dieu, tout passera », a-t-il déclaré à Zenit qui l’a joint vendredi par téléphone. Mais « j’ai encore un peu peur, reconnaît le père Martin, car mon nom a été publié partout et si quelqu’un désire se venger, il sait où je suis ».

Le père Martin a été agressé ce jeudi dans son église de Sainte Hélène à Izmir par un groupe de jeunes. « Nous te tuerons », ont-ils déclaré.

Le prêtre franciscain a précisé que dans un premier temps la police n’a pas semblé vouloir se mobiliser. Toutefois, lorsque le religieux slovène est allé lui-même porter plainte, « d’autres responsables du terrorisme et de la criminalité organisée sont arrivés », a-t-il expliqué.

« Ils ont placé des policiers en uniforme et en civil devant l’église, dans le jardin qui sépare l’église Sainte Hélène et notre communauté », a-t-il poursuivi.

« Il y a quelques jours, a-t-il ajouté, un policier en civil était venu nous voir et nous avait laissé son numéro de téléphone portable au cas où nous aurions des problèmes. Lorsque j’ai été menacé, notre collaborateur n’a pas appelé ce numéro mais la police locale, qui visiblement n’était pas au courant. Ceci explique pourquoi, au début, nos paroles n’ont pas été bien interprétées ».

Le prêtre franciscain est convaincu que seule une nouvelle « législation de l’Etat » peut changer les choses. Il craint une « instrumentalisation » de la visite du pape, du 28 au 30 novembre « en prévision des élections présidentielles de l’an prochain ». Il précise que « la moitié du parlement a voté contre la décision d’inviter le pape en Turquie ».

Le père Martin estime que « l’Etat, dans sa conception des droits des communautés chrétiennes doit adopter non pas un système ottoman mais européen, reconnaissant le droit d’être et le droit de propriété aux minorités ».

« Le grand problème de la Turquie aujourd’hui, affirme le religieux slovène, ce sont les idéologies extrêmes ».

Que peuvent faire les catholiques ? « Prier », répond le père Martin, reconnaissant que la situation en Turquie est complexe. « Prier, je ne sais pas que dire d’autre », a-t-il conclu.

ZENIT.org -catholique.org - 12 février 2006

Publié dans avant.garde

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