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Publié le par Famagouste

Tourisme turc : et si la machine se grippait ?
La situation n’est ni grave, ni désespérée, mais la Turquie, touchée par la grippe aviaire, commence à s’inquiéter de possibles conséquences sur une industrie touristique jusque-là florissante.
Lundi 16 janvier, c’est la Grèce, après la Russie et la Grande-Bretagne, qui a conseillé à ses ressortissants de se rendre en vacances ailleurs qu’en Turquie. Selon le Turkish Daily News, la Turquie avait reçu l’an dernier environ 1 million de visiteurs en provenance de Russie, et plus de 900 000 de Grande-Bretagne, selon les statistiques du ministère du Tourisme.
En revanche, l’Allemagne, qui pèse à elle seule 20% du tourisme vers la Turquie, avec 2 350 000 visiteurs en 2005, n’a pas jugé bon à ce jour de conseiller une autre destination à ses ressortissants. Mais un porte-parole du plus gros tour-opérateur pour l’Europe, l’allemand TUI, a laissé entendre qu’un certain découragement causé par la grippe aviaire commençait à gagner les touristes allemands.
Pour le moment, les différents acteurs du tourisme turc s’efforcent d’afficher calme et sérénité. « Il n’y a pas de raison de s’inquiéter, la situation en Turquie n’est absolument pas de nature à affecter le tourisme », a indiqué Basharan Ulusoy, le président de l’Union des Agents de Voyage de Turquie. Même ton rassurant chez Richard Özatacan, le directeur de Turquoise Tours, qui opère sur la côte égéenne. « A l’heure actuelle, a-t-il dit, nous n’avons eu aucune annulation, ni même de demande d’information complémentaire des agents de voyage avec lesquels nous travaillons. Si on atteint les 500 morts ou les 50 000 personnes contaminées, alors les gens commenceront à reconsidérer leurs plans de vacances. »
Certains responsables de l’industrie touristique turque soulignent qu’il est trop tôt pour évaluer l’impact éventuel de la grippe aviaire sur leur secteur. Ils font observer par ailleurs que les régions les plus touchées sont dans l’est du pays, loin des destinations touristiques des côtes méditerranéennes et égéennes.
Tout le monde n’est pourtant pas aussi serein. « Si les problèmes continuent, alors oui, il y aura de graves conséquences pour le secteur touristique », a reconnu Timur Bayindir, le président de l’Union des Hôtels de Turquie. De son côté, Canip Karakush, le président de l’Association des Industriels du Vêtement d’Ankara, a concédé que « plusieurs hommes d’affaires qui étaient attendus en Turquie pour des contacts d’affaires ont déjà reporté ou annulé leur voyage ».
Une menace réelle plane donc sur le secteur touristique turc, qui connaît pourtant une embellie sans précédent : en 2005, rappelle le président de l’Union des Agents de Voyage, la Turquie avait battu tous les records, en attirant 22 millions de touristes… avec cinq ans d’avance sur les prévisions. Mieux même : selon M. Ulusoy, les experts tablaient pour 2006 sur 26 millions de touristes et environ 16 milliards d’euros de revenus.
Des chiffres qui pourraient être remis en cause, à terme, si les autorités turques n’arrivaient pas rapidement à contenir le virus de la grippe aviaire.

EN BREF…
 Selon le Turkish Daily News, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, doit effectuer une visite officielle de deux jours en Turquie, les 1er et 2 février prochains, afin de relancer les relations économiques franco-turques. S’adressant le jeudi 12 janvier aux journalistes turcs, le chef de la diplomatie française a souligné qu’il se rendrait en Turquie en compagnie d’une délégation du MEDEF. De son côté, selon la même source, le ministre de l’Intérieur et chef de l’UMP Nicolas Sarkozy a déclaré, le même jour, son opposition à une nouvelle vague d’élargissement de l’Union européenne, sans l’adoption préalable de réformes institutionnelles. Il a prôné l’établissement d’un partenariat stratégique avec la Turquie, un statut qui serait réservé selon lui aux pays voisins « non éligibles pour l’adhésion ».
Coca-Cola a nommé un Turc, Muhtar Kent, au tout nouveau poste de président de Coca-Cola International. Il sera responsable de toutes les opérations menées en dehors de l’Amérique du Nord. Muhtar Kent, en 28 ans de carrière, a gravi tous les échelons au sein de Coca-Cola, du poste de manager général de la compagnie pour la Turquie et l’Asie centrale à celui de président du Département Europe centrale et orientale. En 2005, précise le Turkish Daily News, le marché international de Coca-Cola constituait 80% du total des revenus de la compagnie.

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