Le régime politique et ses stratégies de lutte pour l’islam en Turquie : "Charia et djihad"

Publié le par Famagouste

Le djihad que ce soit en terme de lutte armée, ou en terme de propagandes politique ou idéologique, est considéré comme une tâche essentielle pour les islamistes. Lutter pour Allah est la plus grande pratique ’ibaadet’ de la religion. Ce point de vue dominant dans la logique de l’Islam porte la même base dans chaque pays musulman malgré des conditions politiques, économiques et sociales variées. Le djihad est nécessaire pour élargir, développer et rendre dominant l’Islam.

La première tâche des islamistes, qu’il soient académiciens, cadres politiques chefs de confréries, ou encore journalistes, est de faire le djihad, quelques soient les différentes formes et méthodes. Chaque individu doit participer au djihad selon sa position et sa responsabilité. On considère généralement que l’appel au djihad est le fait des organismes originaires du monde arabe. Et également que cet appel n’est pas lancé dans un grand pays tel que la Turquie, qui est à la fois musulman et laïc . Cette approche est erronée et est dû au fait que la prise de position des forces islamistes n’est pas bien étudiée.

L’objet de cet étude est de démontrer à travers les discours d’islamistes, aussi bien des hommes politiques, que des journalistes ou encore des chefs de confrérie, la prépondérance de l’appel au Djihad, y compris dans les milieux modérés. Dans un premier temps, nous analyserons les discours islamistes présents dans les milieux intellectuels, avant de nous intéresser  au point de vue des chefs de confrérie sur la question.

Enfin, nous verrons l’importance du Djihad dans le discours d’hommes politiques de la mouvance islamique dite « modérée ».

1) Les discours islamistes dans les milieux universitaires

Le principe du djihad est de lutter afin de rendre dominant l’Islam dans la vie politique et sociale. Il est toujours précisé que chaque musulman a une tâche définie comme telle. La substance de l’appel au djihad est l’islamisation de la vie politique et la régularisation de la vie quotidienne conformément aux règles islamiques. Les tactiques et les plans pour arriver à ce but sont seulement des détails de la réalité. Le Professeur Turhan YUCE connu pour ses idées islamistes et ancien doyen de l’Université de 9 Eylul explique la signification de la charia : " La charia signifie la voie divine et propre suivie par une communauté, afin d’arriver à un règne qui est dicté par Dieu. La charia est le droit de l’Islam (fikih). Ce système de droit consiste en trois parties. La première contient des règles de foi (itikadi) entre l’Allah et l’individu (kul). La deuxième partie (muamelat) contient des règles relatives aux affaires séculières. Dans la troisième partie, il y a des règles qui régissent le crime et le châtiment. » [note 1]

L’Etat de charia, en d’autre terme l’Etat, qui est géré par les règles religieuses, et pour le faire, cet Etat peut utiliser la force sur la communauté. Le chef de l’Etat prend cette autorisation de Dieu. La source de la souveraineté est Dieu. Cette analyse montre la conceptualisation de la question par les organisations islamistes en Turquie. Il est conventionnel que la charia est un fait politique et la lutte pour rendre dominante la charia est le djihad.

Le Professeur Ali OZEK dit dans un reportage intitulé " le djihad, la plus grande pratique religieuse" dans un journal qui s’appelle Akit : « il y a toujours un principe dans tous les systèmes qui règle le chalenge contre les autres systèmes. Ce principe se traduit en Islam par le djihad. En référence à cela, si un musulman ignore cette tâche, il est considéré comme exerçant sa pratique religieuse de manière insuffisante même s’il fait toutes les gaîtés. L’Islam n’a pas à dire de faire certains pratiques et ne pas en faire certaines... contraires, se battre voire tuer comme le prophète et ses proches...quand Allah demande aux ’kuls’ ’qu’est ce que tu as fait pour le djihad ? Tu as défendu la religion d’Allah contre les ennemies de l’Islam ? Qu’as tu subi dans cette cause ? Chaque musulman doit penser ce qu’il va dire dès maintenant » Le Professeur Ali OZBEK lance donc l’appel suivant à tous les musulmans : "chaque musulman doit participer au djihad et prendre des responsabilités à l’égard d’Allah dès maintenant." Autrement dit, la forme stratégique pour l’islamisation du système est le djihad. Pour mettre en vie le djihad, il faudrait que chaque pays suive des stratégies différentes en fonction du contexte.

Le professeur Ali Fuat BASGIL explique les rapports entre l’Islam et le djihad par ceci : "la religion de l’islam ne consiste pas seulement en une foi religieuse, en même temps elle est une vie pratique et une loi qui contient des commandements et des interdictions. Une personne qui n’obéit pas aux règles religieuses est coupable aux yeux de la religion. Pieux est en même temps le citoyen de la république. Il n’y a pas de souci quand les affaires religieuses et étatiques sont mêlées. Mais quand ils se séparent, une lutte entre les deux surgit. Les commandements de la religion et les lois de l’Etat divergent. Cette divergence est arrivée à ses limites en Turquie et le djihad est sacré en Islam, c’est un commandement d’Allah. » [note 2]

Comme le djihad est le commandement d’Allah et la tâche sacrée des musulmans est de faire le djihad pour islamiser le système. Cela ne change pas partout dans le monde. La stratégie est toujours la même. Ce sont les conditions qui changent. Il est obligatoire de mener un djihad dans chaque pays selon ses circonstances.

Le courant islamiste en Turquie est en train d’établir différentes stratégies et différentes tendances politiques pour arriver à ce but. Il faut répéter et montrer ici, les différentes stratégies des organisations islamistes qui visent à créer un Etat de charia. Nous comprendrons plus facilement ainsi, les tendances stratégiques de ces forces essayant de dominer la vie quotidienne, sociale et le système.

2- L’appel au Djihad dans les discours des chefs de confréries

Dans la revue nommée Cuma de la confrérie de Naksibendi, l’appel au djihad est décrit de la manière suivante : " Tant que nous ne couperons pas les têtes sauvages, ce sol qui a été imprégné par le sang des martyres ne sera pas libéré. Nous les musulmans aussi, allons garder notre honneur et notre religion. Parce que le Coran nous demande d’être martyr. Le statut saint -qui vient après celui du prophète - est celui de martyr. Le djihad est obligatoire. Faisons le djihad, unissons-nous, réveillons-nous..." [note 3] Cette revue de confrérie, qui compte parmi ses collaborateurs plusieurs auteurs islamistes, universitaires et hommes politiques, appelle ouvertement au djihad et à la rébellion au nom de l’islam.

Müslüm Gündüz, chef de la confrérie des Aczmendis (branche des Nurcu) déclare ses objectifs dans un entretien pour le journal Milliyet : "Nous devons raser ce régime. Même si celui-ci ne veut pas partir, il partira. Nous voudrions que les dirigeants de l’Etat acceptent d’eux-mêmes la Charia. Mais s’ils ne le font pas, ce sera le peuple qui emmènera la Charia et à ce moment-là beaucoup de sang coulera. Nous sommes pacifistes mais nous ne faisons pas de concession sur nos droits. Nous n’avons peur de rien. Nous ne nous contenterons pas de tuer, si nous sommes obligés, nous n’écouterons aucune règle ni loi. Nous pensons que l’armée turque agira plus intelligemment dans l’avenir. Car l’armée aussi a des limites. Elle peut tuer une personne, deux, mille, mais à la fin, elle sera incapable de faire face à tout le monde. Comme ça s’est passé en Iran, si c’est toute une soit nation qui se révolte, l’armée a deux choix : soit participer au combat de la nation, soit prendre son passeport rouge et fuir le pays. Il y a trois phases pour instaurer la Charia : vouloir par le cœur, l’affirmer par la langue et corriger par la main. Nous en sommes maintenant à la troisième phase. Certaines organisations pour la Charia ont commencé leur descente à l"underground". [note 4]

Gündüz souligne donc que le temps de "corriger à la main" donc de passer à l’acte pour instaurer la Charia, est venu pour eux et que plusieurs organisations se préparent aux actions illégales."

 

Fethullah Gülen, le chef de la confrérie Nurcu, qui a une influence importante sur la politique turque, déclare ceci à propos du djihad : "Le djihad est une porte de vie. Celui qui entre par cette porte atteindra sûrement une des deux bontés. Soit, il sera martyre et atteindra la vie éternelle, soit il sera "gazi" (blessé) et atteindra les mérites dans ce monde et dans l’autre monde. Le sens du mot djihad varie selon les besoins de l’époque et des circonstances. Parfois, il faut l’accomplir en sacrifiant tout ce qu’on possède, ou alors d’autres fois il faut mourir et tuer pour l’effectuer. Le djihad est l’idéal le plus haut que peut atteindre un croyant. Car le croyant ne peut atteindre le statut sacré de faire ses ablutions avec son sang ou se noyer dans sa transpiration, qu’avec le djihad".

Ces déclarations incitent à mourir et à tuer pour l’islam et ne nécessitent pas d’autres commentaires.

3- Le discours islamiste dans les milieux politiques

Un des anciens Premiers ministres turcs et le leader du mouvement de Milli Görüs (Vision nationale) Necmettin Erbakan l’explique ainsi dans un discours fait à Sivas le 13 mai 1991 :"Le parti de la Prospérité est une armée. Tu vas travailler de toutes tes forces pour que cette armée grandisse. Ce parti est une armée du djihad islamique. Tu ne peux pas agir de ton propre chef en croyant faire le djihad. Les actes effectués sans consulter le quartier général sont futiles. Si tu vas travailler pour le djihad, tu travailleras ici. Es-tu musulman ? Tu es obligé de devenir un soldat de cette armée. On ne devient pas musulman sans donner de l’argent au djihad. Nous sommes musulmans, nous voulons faire régner le Coran. Nous sommes obligés de soutenir le Parti car nous voulons le djihad. Celui qui travaille consciencieusement pour le parti va au paradis, pourquoi ? Parce que le parti de la Prospérité veut dire travailler pour faire régner les règles du Coran..." [note 5]

Erbakan, qui a un rôle important dans le développement du mouvement islamique et qui, en tant que leader naturel du mouvement, exerce aussi de l’influence sur l’AKP, affirme que son objectif stratégique est un Etat de Charia et que le djihad est un moyen pour le mettre en place.

En tant que leader du parti de la Prospérité et Premier ministre, il explique comment "l’Ordre juste" qu’il souhaite sera établi avec ces termes : "L’ordre juste sera établi avec l’arrivée au pouvoir du parti. Quel est le problème ? Est-ce que la période de transition sera douce, dure ou sanguinaire ? Je ne veux pas utiliser ces mots mais je le fais pour que tout le monde voit les réalités. La Turquie doit décider maintenant. Le parti va emmener l’ordre juste, c’est obligatoire. Mais est-ce que la transition sera sanguinaire ou pas, c’est la population de 60 millions d’habitant qui en décidera" [note 6]

Le leader du mouvement islamique affirme que le régime qu’il veut appliquer est un régime de charia, et met l’accent sur les deux points de sa stratégie. Il changera le régime actuel soit "doucement", c’est-à-dire, avec une majorité au parlement, ou soit de façon "dure" et "sanguinaire", c’est-à-dire, en ayant recours à la violence.

De cette manière, il remplacera le régime actuel par l’ordre juste. En dehors de la probabilité ou de la faisabilité d’un tel changement, ou du fait que les équilibres politiques et la structure sociale et culturelle de la société turque ne permettent pas un tel bouleversement, ceci est un point important à savoir, pour connaître les objectifs du mouvement islamique. Les islamistes qui se trouvent aujourd’hui dans un autre parti, mais qui s’inspirent des mêmes sources politico-idéologiques, ont aussi à peu près les mêmes points de vue.

Un des chargés de la propagande du parti de la Prospérité et de la Vertu, Sevki Yilmaz affirme dans une conférence en avril 1994, alors qu’il est à ce moment là député : "Allah a incité tous ses prophètes à la lutte pour le pouvoir. Vous ne pouvez pas me montrer une seule personne de la confrérie qui n’ait pas lutté pour le pouvoir. Si j’avais autant de têtes que le nombre de mes cheveux, et que toutes ces têtes étaient coupées dans le chemin pour le Coran, je ne renoncerais toujours pas à ma cause. Allah vous demandera ceci : pourquoi n’as tu pas travaillé pour un Etat islamique dans cet ordre, mécréant ? Erbakan et ses amis veulent emmener le pays à l’islam sous la couverture du parti. Le procureur l’a compris. Si nous le comprenons autant que le procureur, nous résoudrons le problème..." [note 7]

Sevki Yilmaz défend que son objectif est de remplacer le régime kémaliste -qu’il appelle "l’ordre mécréant"- par l’ordre de la Charia. Il affirme qu’Erbakan essaye de faire régner l’islam sous l’apparence d’un parti. Il explique aussi les plans stratégiques du parti pour cela :"Celui qui incite la communauté à utiliser les armes avant que le pouvoir soit conquis par les musulmans est, soit ignorant, soit un traître. Car aucun prophète n’a autorisé la guerre avant de conquérir l’Etat. Le musulman doit être intelligent et ne doit pas montrer comment il vaincra son ennemi. Le quartier général décide et les soldats appliquent. Si le quartier général révèle son plan, l’élaboration d’un nouveau plan est obligatoire. Notre rôle n’est pas de parler mais d’appliquer les plans comme un soldat au sein de l’armée." [note 8]

Selon le plan de conquête de l’intérieur de l’Etat, l’utilisation des forces armées dépendra des équilibres politiques et de l’organisation du parti au sein des institutions étatiques. Il conseille donc de s’infiltrer d’abord dans les institutions étatiques et, en fonction de l’influence exercée sur celles-ci, les islamistes passeront à l’ordre de Charia. L’appel au djihad sera fait selon le rapport de force constitué au sein de l’Etat. Il s’oppose aux discours qui tombent mal du point de vue du timing et aux actes de violences car ceux-ci mettraient en danger les plans stratégiques du mouvement.

Halil Ibrahim Celik, élu d’Urfa du Parti de la Prospérité, peut ainsi dire dans un discours prononcé au parlement le 8 mai 1997 : "Je suis pour la Charia jusqu’au bout. Je veux l’instauration de la Charia".

De la même manière, Hasan Huseyin Ceylan, député d’Ankara du même parti, affirme le 14 mars 1994 que le régime actuel en Turquie sera détruit. "Ce pays est à nous mes frères. Mais pas le régime, ni le kémalisme. Ces derniers appartiennent aux autres. La Turquie va être détruite messieurs. On demande si la Turquie deviendra l’Algérie ou pas. Nous ne nous contenterons pas d’un 20 % aux élections, nous atteindrons 81 % comme en Algérie. Je m’adresse à ceux qui ne font qu’imiter l’Occident. Vos efforts sont en vain. Vous allez être tués par les mains de Kirikkale" [note 9]

Le premier ministre actuel Erdogan -qui est originaire du mouvement de Milli Görüs dont dépend le Parti de la Prospérité- a aussi maintes fois affirmé qu’il était pour la Charia. Il a ainsi déclaré : "La démocratie est-elle un moyen ou un objectif ? Nous avons une divergence nette à ce sujet. Pour nous, la démocratie n’est pas un objectif mais un moyen. La Prospérité n’est pas la religion, ni l’islam. Mais notre référence est l’islam. Nous ne voulons pas agir à l’encontre de notre référence. Nous n’avons pas créé la démocratie en Turquie. Ceux sont ceux qui sont contre nous qui l’ont créée. Pour nous, la démocratie est un moyen comme un tramway. Nous prendrons ce tram et nous nous dirigerons vers notre objectif"[note 10]. "le système que nous souhaitons instaurer ne peut pas être contraire aux règles dictées par Allah. Car notre référence c’est l’islam. Donc notre système ne divergera pas de notre référence" [note 11]

Le premier ministre Erdogan affirme que le monde musulman attend le réveil du peuple turc musulman pour le djihad. : « Le monde musulman de 1,5 milliards de gens attend que le peuple musulman turc se relève. Nous allons le faire, les lumières de ceci sont apparues. Avec l’autorisation d’Allah. Ca va commencer. Tu es obligé de courir, de travailler. Si tu ne souffres pas, ça ne viendra pas. Si vos enfants, vos biens ou vos femmes vous retiennent des efforts pour cette cause, n’attendez pas la victoire mes frères précieux. Tu es obligé de dépasser tout cela. Quand on les dépassera, les lumières de la victoire nous seront proches. Et à ce moment-là, la justice aura lieu" [note 12]

Les points de vue affirmés par le premier ministre et qui ne nécessitent pas de commentaire permettent de comprendre les orientations concrètes des forces politiques islamistes. Il existe un lien direct entre l’appel au djihad et l’instauration d’un régime de charia. En d’autres termes, le djihad est considéré comme un moyen de lutte politique et militaire pour la mise en place du système de charia.

Il poursuit ces idées dans d’autres discours : "99 % des gens en Turquie disent qu’ils sont musulmans. Il faut alors que ces 99 % disent qu’ils sont pour la Charia. Je suis pour la Charia" [note 13]

Alors qu’il est premier ministre d’un pays dont l’ouverture des négociations pour entrer dans l’Union Européenne est prévue en octobre prochain, sa conception est claire : la démocratie n’est qu’une étape dans la route pour atteindre la Charia.

Erdogan affirme aussi que pour atteindre ses buts politiques, il mettra s’il le faut "un habit de prêtre". Il déclare ceci à l’époque où il est encore maire d’Istanbul : "La vérité en laquelle je crois s’appelle Milli Görus (Vision nationale). C’est vérité qui ne change pas selon le temps ou l’espace. Personnellement, je suis prêt à mettre un habit de prêtre s’il le faut pour mettre en application cette vérité" [note 14]

Nous savons que la "vérité" dont Erdogan parle est le système de Charia. Il décrit ainsi les tactiques qu’il suivra dans les années suivantes.

Le conseiller du Premier ministre Ömer Dinçer, quant à lui, explique avec un langage universitaire que le djihad est inévitable dans l’ensemble du monde musulman. "Il existe une vrai accumulation d’énergie aujourd’hui dans le monde musulman. Tant que les obstacles devant cette énergie continueront, les mouvements islamiques exploseront. Si on essaye de retenir cette énergie, le nouvel ordre mondial devra subir les mêmes conséquences que la bureaucratie en Turquie, qui est confrontée au développement islamique" [note 15] Selon lui, les actions du Hezbollah en Turquie ou d’Al Kaida dans le monde, sont donc des exemples de cette "explosion d’énergie"

Pour conclure, nous avons vu que l’appel au Djihad pour instaurer la charia, loin d’être marginal, est lancé par de nombreuses composantes de la mouvance islamiste. Ceux qui défendent des points de vue similaires ont déjà infiltré les institutions étatiques et détiennent des postes stratégiques dans toutes les couches de l’administration. Ce positionnement dans les institutions a une importance stratégique pour le djihad. Car il faut utiliser plusieurs moyens pour mener à bien selon eux le djihad. Ils appellent djihad la conquête de l’Etat de l’intérieur. Selon eux, pour mettre en place la Charia, il faut d’abord achever l’organisation interne au sein de l’Etat. Car sans accomplir ce stade, il est dangereux, selon eux pour leur cause, d’appeler ouvertement au djihad.

Ainsi, les partis islamistes turcs ne défendent pas une politique conciliant démocratie et islam. Ils préconisent au contraire d’instaurer un Etat de Charia par tous les moyens.

======================== Notes :

1/ La revue ‘Türk Tarih Dergisi’ No :2, p 58

2/ La revue ‘Türk Tarih Dergisi’ No :2, p 26

3/ La revue "Cuma", p40, le février 1997

4/ Le journal Milliyet, le 5 octobre 1996

5/ Le procès de la fermeture du Parti de la Prospérité, Editions Kaynak-İstanbul, p 287

6/ Le procès de la fermeture du Parti de la Prospérité, 1998, page 286, Editions Kaynak-İstanbul, p 286

7/ İdem, p 289

8/ İdem, p 289-290

9/ Vural SAVAŞ, La démocratie militante contre le réactionnisme et le séparatisme, Editions Bilgi-Ankara, p 413

10/ le journal Milliyet, le 14 juillet 1996

11/ Le23 septembre 1996, Le journal Yeni Yuzyil

12/ Rusen ÇAKIR, Fehmi ÇALMUK, ‘Recep Tayyip Erdogan - L’histoire d’une métamorphose, Editions Metis-İstanbul, p 212

13/ Le 21 novembre 1994, le journal Milliyet

14/ Ergun POYRAZ, De l’armée du califat au parti kurde-arabe, Edition Otopsi- İstanbul, p 45

15/ Le journau ‘cumhuriyet’, le 24 décembre 2004

Mustafa Pekoz, doctorant en sciences politiques (Paris 8).

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